NDDL serait-elle l’opération du siècle ?

Toutes et tous vous visualisez parfaitement la première page de chaque album d’Astérix, cette énorme loupe sur une carte de la GAVLE  ! Et hop un micro village gaulois devient le centre du monde.

Vous faites glisser la loupe juste un peu vers le sud et soudain apparaît une énorme opération, pharaonique, démesurée, l’aéroport de NDDL !

. Et curieusement dans chacune des deux localisations, sans l’énorme loupe, on ne voit plus rien !!! Etrange illusion d’optique !

Certes d’un côté Panoramix et sa potion magique, de l’autre la druidesse Françoise Verchère et ses bardes Denis Cheissoux (CO2 mon amour) et Hervé Kempf… et ce n’est pas rien !

Comment le dossier du transfert de Nantes-Atlantique à NDDL occupe-t-il tant d’espace dans les champs … politiques et médiatiques ?

Ce n’est pas lié à son coût,

Si en matière de déplacements, en regard des 561 millions d’€ de NDDL on place les 3,4 milliards d’€ de la LGV Le Mans-Rennes ou les 7,8 milliards d’€ de la LGV Tours-Bordeaux, cette opération est ridiculement bon marché pour 5 000 000 de voyageurs par an en 2017. (voir ci-dessous les comparaisons de coûts d’infrastructures).

Ce n’est pas lié à son emprise,

2000 ha, chaque année, chez nous, dans notre seul département de Loire-Atlantique, sont utilisés pour l’habitat diffus (étalement urbain), les zones artisanales souvent vides ! Pourquoi ce grignotage permanent laisse-t-il totalement indifférents les inconditionnels de la décroissance. Personne non plus ne s’offusque des 2500 hectares de terres « nourricières » consommés par la LGV Le Mans–Rennes, ni les 3300 ha de la LGV Tours-Bordeaux.

NDDL, c’est 776 hectares de landes … une fois, disons, tous les 100 ans ?

Dans le même temps la forêt française occupe 30% du territoire national et ne cesse de progresser (+ 0,7% par an), soit 17 millions d’ha en France métropolitaine. Cette extension concerne principalement le grand arc méditerranéen et les régions Bretagne et Pays de Loire. Juste pour fixer les idées, +0,7 % de 17 millions d’ha représentent 120 000 ha délaissés par le pastoralisme et l’agriculture, chaque année ! Certes, soyons très économes des espaces naturels, luttons contre l’étalement urbain, mais définitivement NON aux grotesques caricatures sur les précieuses landes de Notre-Dame !

Alors pourquoi tant d’écho ?

Au tout début de l’histoire, dans les années 1997- 2002, quand Lionel Jospin lance la réalisation de NDDL, et alors que le Conseil départemental de Loire-Atlantique détient 1000 ha acquis sans la moindre expropriation … panique dans les campagnes de Notre Dame des Landes ?? … Non !! Simple réaction de quelques bobos nantais qui ont acheté à vil prix la longère de leur rêve à quelques encablures du futur aéroport. Le cri du cœur : « Not In My BackYard », qui signifie « Où vous voulez, mais pas dans mon jardin » !!

A partir de là, la machine est en route, rien ne sert d’expliquer que Nantes-Atlantique est situé en pleine agglomération de 620 000 habitants, que les avions en approche survolent des habitats denses, que le P.E.B. touche 42 000 personnes et demain, en cas de statu quo (la nouvelle religion), tellement plus … NDDL est définitivement l’étendard, le totem des opposants locaux que sont l’ACIPA, le CEDEPA, sans parler de ces lointains comités de soutien qui fleurissent partout en France sans rien connaitre à cette opération de transfert, tous entendent par tous moyens se substituer à l’autorité politique, administrative et judicaire quand ses décisions vont à l’encontre de leurs convictions.

Je ne vais pas, à partir de ce véritable point de départ, réécrire l’histoire de la « lutte » (référence à l’extension du camp militaire du Larzac) contre le transfert. L’écologie a soudain bon dos et elle exonère ses adeptes de toute justification juridique, sociale et économique. Dans OF du 9 novembre 2016, Michel Urvoy écrivait « Notre-Dame-des-Landes nous rappelle que la croissance a un coût environnemental et que l’écologie a un prix politique » « …un dossier interminable où l’indécision politique conduit à la farce … ».

Notre démocratie repose sur le fait majoritaire et ce système est le seul qui nous permet de vivre ensemble. Depuis des décennies des majorités politiques de droite comme de gauche, favorables au transfert, sont élues et réélues dans le grand-ouest et rien n’y fait. Si la loi du plus violent devient la règle, on est mal ! Qui sont les fachos ?

Quelques comparaisons

opérations

emprise

coût

remarques

NDDL

776 ha de landes (terres pauvres)

561 millions d’€

Seulement 150 ha imperméabilisés à l’ouverture

LGV Le Mans – Rennes

2500 hectares de terres nourricières

3,4 milliards d’€

LGV Tours – Bordeaux

3300 hectares de terres nourricières

7,8 milliards d’€

Autoroute A 65

1490 ha

1,2 milliards d’€

+ de 160 ouvrages d’art dont 15 viaducs

Le transfert d’équipements urbains est procédure normale dans une agglomération qui se développe

MIN de Nantes. Le budget de l’opération, estimé dans un premier temps à 80 millions d’euros, a été réévalué à 148 millions d’euros. Il intègre des agrandissements de surface mais aussi l’installation d’une vaste centrale de panneaux solaires sur la toiture du bâtiment. A Nantes le « marché de gros » a changé 4 fois de place dans l’agglo, pourquoi pas l’aéroport ?

CHU de Nantes. Le nouveau CHU s’installera sur un terrain d’environ 10 hectares, face à la Loire, occupant partiellement le site actuel du MIN et des emprises portuaires. Le chantier, dont le coût est estimé à près d’un milliard d’euros (976 M€), s’annonce comme l’un des plus importants de France ces prochaines années.

Ce que représente le coût de NDDL pour les finances publiques

Total

décomposition

Remarques/ remboursements

Etat

130,5 millions d’€

90 M d’€ (aéroport, tour de contrôle)

40,5 M d’€ (route)

L’Etat se rembourse pratiquement avec la TVA, mais aussi les impôts et les excédents d’exploitation.

Collectivités

115,5 millions d’€

75 M d’€ (aéroport)

40,5 M d’€ (route)

Les collectivités se remboursent sur les excédents d’exploitation (clause de retour à meilleure fortune) et bénéficieront de 50% de la vente des terrains autour de l’actuel aéroport.

Le montant du financement public est équivalent à celui de 10 km de ligne grande vitesse. Le financement pour Nantes Métropole correspond à 1km de tram.

Ainsi cette opération est une excellente affaire pour les finances publiques (faible investissement et clause de remboursement) pour la construction de cet aéroport public.

Chiffres clés

mn

Le centre-ville de Nantes est survolé à basse altitude deux minutes seulement avant le « toucher de roues »

12 500 c’est le nombre d’avions qui, en 2015, a survolé Nantes-Rezé-Bouguenais en atterrissage à basse altitude 

6,5 km seulement, c’est la distance qui sépare la Tour de Bretagne du seuil de la piste, et 150m serait la distance qui séparerait les avions du sommet de la Tour Bretagne si la mise en place d’un ILS rendait nécessaire le redressement des trajectoires d’atterrissage  

Moins de 150m c’est la distance qui sépare actuellement les avions du sommet de l’église de Saint Aignan de Grand Lieu située à 3km de la piste,

1 000 000 c’est le nombre d’habitants supplémentaires sur la façade atlantique d’ici 2030

845 c’est le  nombre de personnes concernées par le PEB à l’ouverture de NDDL,
à mettre en rapport avec les 41 000 Nantais concernés aujourd’hui, soit  50x moins!

2 000 c’est le nombre d’emplois sur l’aéroport de NDDL

5 000 c’est le nombre d’emplois créés sur le site de Nantes-Atlantique avec notamment l’IRT Jules Verne, dont 1000 chercheurs.

2,6% c’est la plus pessimiste des évaluations de la production de gaz à effet de serre imputable au trafic aérien à l’échelle mondiale, à comparer avec les 27,6% imputables au transport routier

900  ha c’est la surface d’espaces naturels à protéger acquis par le département de Loire – Atlantique,
à mettre en rapport avec les 1 000 ha acquis depuis 35 ans pour le projet d’aéroport

150  ha c’est la surface imperméabilisée pour réaliser les pistes, bâtiments et dessertes sur la plate-forme de l’aéroport

4 400 000 c’est le trafic passagers de Nantes-Atlantique en 2015, soit une hausse de 5,5% par rapport à 2014, avec 5 ans d’avance sur les prévisions de la DGAC faites lors de la DUP (Déclaration d’Utilité Publique)

49 000 c’est le nombre de mouvements commerciaux en 2015, soir une hausse de 2,75% par rapport à 2014.

135 c’est le nombre de jours de saturation de l’aéroport de Nantes-Atlantique en 2015 (70 en 2014).

6 000 c’est le nombre de logements créés, 15 000 le nombre d’habitants logés, à l’intérieur du périphérique, grâce au transfert, du fait de la disparition des règles de protection contre le bruit qui interdisent actuellement la création de logements collectifs sur 350ha à Bouguenais et Rezé.