Grandlieu et la protection environnementale

I – La fausse note de la DREAL – Jean-Claude Lemasson, maire de Saint-Aignan de Grandlieu

La presse écrite et audio-visuelle a fait écho d’un rapport adressé par la DREAL à M. le Préfet de région, le 09/09/2014. Une lecture approfondie de ce rapport, -cette note- sous forme de courrier, relatant les « impacts de l’allongement de la piste de l’aéroport de Nantes-Atlantique sur la RNN (Réserve Naturelle Nationale) de Grand Lieu et les zones humides périphériques », permet d’identifier la partialité du propos et la légèreté de l’argumentaire.

Tout d’abord, par la non prise en compte de la RNR (Réserve Naturelle Régionale) positionnée sur la partie Est de Grand Lieu et des dispositions réglementaires ZPS, ZICO, SIC, ZNIEFF,… (cf PJ). En effet, les trajectoires d’atterrissage côté Sud empruntent les espaces de la RNR -et en limite ceux de la RNN -qui sont soumis aux mêmes contraintes. Les avions sont à une altitude bien plus basse que les 300 m indiqués, aux confins de l’embouchure de l’Ognon -un des affluents de Grand Lieu- et de la Boire de Malet (moins de 200 m pour les plus gros porteurs). Ce secteur abrite des espèces protégées en grand nombre, ce que nul ne peut nier. L’augmentation de la fréquence et de la nature des vols va, sans conteste, perturber la faune présente.

L’allongement de la piste de 300 ml, si cela est techniquement possible, moyennant tout de même des travaux lourds d’exhaussements de terrain -10ml de dénivelé- et de comblement de zones humides ; la problématique est celle de l’application de la Loi Littoral (Janvier 1986) qui interdit toute extension d’urbanisation et d’infrastructure sur le territoire de Saint-Aignan de Grand Lieu. Ces éléments n’apparaissent pas dans la note et cela porte préjudice à la bonne compréhension du dossier par les
citoyens.

Le risque d’imperméabilisation des sols évoqué dans la note au regard de l’urbanisation potentielle est à limiter car, d’une part les 80 hectares de la plate-forme aéroportuaire libérés par le transfert et fléchés comme constructibles sont déjà imperméabilisés pour la majeure partie (bâtiments, voiries, parkings). On peut penser à ce que les implantations industrielles (AIRBUS,…) et tertiaires amèneront une meilleure prise en compte des problématiques hydrauliques. Il n’est prévue aucune construction
en zones humides, tant dans le D2A que dans le bourg de la commune. Cette note informe de manière fausse des conséquences éventuelles pour la biodiversité de Grand Lieu, car la grande majorité des zones potentiellement constructible est située en bassin versant de la Loire et non de Grand Lieu.Nous réfutons donc l’idéologie mise en avant: « le déménagement de l’aéroport de Nantes Atlantique se traduira par l’urbanisation de ces terres et leur imperméabilisation qui ne peut être que préjudiciable
aux équilibres écologiques de la réserve. » Nous le réfutons d’autant plus que les zones urbanisées de la commune ne peuvent pas s’étendre du fait des ENS (Espaces Naturels Sensibles) en rives du lac organisés depuis 1996, et des EPR (Espaces Proches du Rivage) issus de la Loi Littoral.

Enfin, nous saluons le travail réalisé par les communes riveraines de Grand Lieu, le SBVG (Syndicat du Bassin Versant de Grand Lieu) et les acteurs locaux qui depuis des années organise la régénération de la biodiversité par la lutte contre les pollutions ; ce sont bien ces travaux qui permettent un développement de la faune et de la flore souligné par les naturalistes et non le passage des avions qui eux, au fil du temps, détériorent la qualité des eaux par le rejet à basse altitude des produits de combustion.

Le Maire de Saint-Aignan de Grand Lieu,
Vice-président de Nantes Métropole,
Jean-Claude LEMASSON.

 

II – Vous avez dit protection environnementale ?

L’aéroport de Nantes-Atlantique protégerait le lac de Grand lieu !

Nous n’y croyons pas un instant et ce n’est pas le « rapport confidentiel » dénoncé par le canard enchaîné, qui n’est en fait qu’une simple note sans analyse complémentaire, qui nous fera changer d’avis.

Mais poussons le raisonnement jusqu’au bout. Si l’existence d’un aéroport est capable de protéger un espace naturel, alors construisons vite l’aéroport du Grand Ouest à Notre Dame des Landes car il protégera également et de la même façon l’environnement que les opposants sont tant acharnés à défendre.

Par contre qui protège les hommes et les femmes qui subissent depuis tant d’années les nuisances sonores et environnementales liées au survol à basse altitude de notre agglomération ? Où sont ces soi-disant défenseurs de l’environnement quand il s’agit des personnes impactées par ces nuisances.

Nous sommes tous soucieux de protéger la faune et la flore mais pensons aussi et surtout à protéger l’espèce humaine.

III – Lettre ouverte à Jean Jouzel

Monsieur,
Vous venez ce matin sur l’antenne de France Bleu Loire Océan de vous déclarer défavorable au transfert de l’aéroport de Nantes Atlantique à Notre Dame des Landes en raison de l’augmentation des Gaz à effet de serre, des principes de la COP21 et des potentielles capacités d’extension de Nantes-Atlantique.

Permettez-nous de vous rappeler quelques éléments majeurs qui fondent ce transfert, totalement en phase avec les principes de la COP21, et que vous semblez manifestement ne pas connaître ou que vous avez oubliés:
– Le transport aérien est responsable de moins de 3% des Gaz à Effet de Serre dans le monde et ce n’est pas le transfert de l’aéroport actuel à Nantes-Atlantique, même pour atteindre un trafic de 9 millions de passagers en 2065 qui changera cette proportion.
– Ce transfert permettra de concevoir une infrastructure qui divise par 3 la consommation en énergie par passager à travers notamment une conception basse consommation de ses bâtiments qui en fera le 1 er aéroport HQE en France.
– Ce transfert se fera sur une infrastructure disposant de 2 pistes qui permettront de diminuer les temps d’attente en vol et de roulage au sol, synonyme d’économie de kérosène.
– Ce transfert se fera sur une infrastructure imperméabilisant moins de 10% des 1200ha de la concession, le reste étant composé principalement d’espaces verts et agricoles…
– Ce transfert permettra de répondre à la première nuisance environnementale d’un aéroport – le bruit !- en la divisant par 50 (moins de 900 personnes impactées à Notre Dame des Landes contre 42.000 à Nantes et 80.000 à terme). Le réaménagement sur place pour accueillir 9 millions de passagers en 2065, c’est-à-dire plus que doubler le trafic, est inenvisageable en raison du survolde Nantes à basse altitude avec une piste dans l’axe de la ville, cas unique en France et en Europe.
– Ce transfert permettra d’éviter le survol du lac de Grand-Lieu, zone Natura 2000 protégée par la convention internationale RAMSAR sur les zones humides qui rend toute extension soumise à des contraintes juridiques insurmontables dans le cadre d’une extension à horizon 50 ans.
– Toute extension de la piste serait soumise à la loi littoral du lac de Grand-Lieu qui interdit toute extension de piste de l’aéroport actuel.
– Ce transfert permettra de libérer plusieurs centaines d’hectares sur le site de l’actuel aéroport permettant notamment de loger plus de 15 000 habitants et de répondre ainsi favorablement,selon un principe de densification urbaine, aux 2000ha de terres agricoles pris chaque année sur le territoire par une urbanisation trop horizontale.
– Ce transfert permettra ainsi de lutter contre l’extension de l’aire urbaine, de limiter les déplacements de voitures, source de pollution, de consommation d’énergies fossiles et d’émission de gaz à effet de serre.
– Ce transfert s’accompagne de la mise en place par le Conseil Départemental de Loire-Atlantique d’une zone de Protection des Espaces Agricoles ou Naturels périurbains (PEAN) de 17 000 ha entre le futur aéroport et l’agglomération nantaise afin de limiter l’étalement urbain, pérenniser l’activité agricole, tout en encourageant l’utilisation de pratiques respectueuses de l’environnement.
– Ce transfert s’inscrit par ailleurs de façon équilibrée dans le projet de développement de la métropole Nantes Saint-Nazaire traduit par le Schéma de Cohérence Territoriale voté en 2007 à l’unanimité par les élus de la métropole, dont les Ecologistes.
Par ailleurs, nous vous rappelons que Bruxelles a validé ce transfert par la voix de Karl Falkenberg, Directeur Général de l’environnement de la commission européenne le 28 mars 2014 qui a déclaré : « le site de Notre Dame des Landes, situé en dehors de toute zone Natura 2000, abrite des espèces protégées mais qui sont présentes dans beaucoup d’autres endroits en France. Ces espèces seront déplacées avant les travaux qui ne porteront donc pas atteinte à leur survie. La commission a fondé son avis en constatant tant sur la loi sur l’eau, sur les directives habitat ou sur les espèces protégées, qu’aucune infraction de l’Etat français n’avait été constaté. Elle a fondé sa décision sur le respect des législations réglementaires européennes et une évaluation jugée satisfaisante des mesures de compensation »
Plus que jamais, pour l’avenir du Grand Ouest mais aussi pour l’affirmation des principes écologiques, démocratiques et juridiques dans notre pays, nous estimons qu’il est grand temps de dire stop à la supercherie des opposants au transfert de Nantes-Atlantique à Notre Dame des Landes et de dire lancer ce projet totalement en phase avec les principes de COP21. Restant à votre disposition pour toute précision complémentaire, nous vous prions de croire, Monsieur, à l’expression de nos respectueuses salutations.

IV – L’aéroport du Grand Ouest est écologique

Pourquoi la réalisation de l’aéroport du Grand Ouest est nécessaire et indispensable ?

Pour les habitants de l’agglomération nantaise, le lancement des travaux de réalisation de l’aéroport du Grand Ouest à Notre Dame des Landes en vue d’une mise en service à l’horizon 2020 présente une urgence et une cohérence incontournables

Le transfert de Nantes-Atlantique vers NDDL s’inscrit dans un projet de développement durable, cohérent avec la COP 21

  • Les territoires du Grand Ouest comptent plus de 8 millions d’habitants (plus que l’Irlande ou le Danemark) et ont besoin d’une connexion directe avec l’Europe, en rupture avec les schémas dépassés de centralisme et de dépendance de la région parisienne :

. La performance de l’outil aéroportuaire est sur le long terme essentielle pour garantir cette appartenance à l’Europe.

. La réalisation de l’Aéroport du Grand Ouest, dans une localisation et une coopération partagées entre les deux Régions Bretagne et Pays-de-la-Loire et les deux métropoles de Nantes et Rennes, constitue une avancée majeure dans cet objectif.

  • Ce transfert s’inscrit de façon équilibrée dans le projet de développement et d’aménagement durable de la métropole Nantes – Saint-Nazaire :

. En conformité avec la Directive Territoriale d’Aménagement de l’Etat, le Schéma de Cohérence Territoriale (SCoT) de la métropole a été adopté en 2007 à l’unanimité des élus.

. Plus de 25% du territoire de la métropole sont intégrés dans des zones Natura 2000 ou des sites classés  ; le site de NDDL n’est pas inclus dans ces espaces exceptionnels protégés.

La maîtrise de la consommation des espaces agricoles fait l’objet de règles partagées, confortées dans le secteur de NDDL par la création d’une «  Zone de protection des Espaces Agricoles et Naturels périurbains (PEAN)  » de 17000 ha, entre l’agglomération nantaise et l’aéroport.

Le développement des espaces d’accueil d’activités économiques ou d’habitat autour de la nouvelle plate-forme aéroportuaire est maîtrisé dans les documents d’urbanisme.

  • Le bilan énergétique de la nouvelle plate-forme sera du niveau d’excellence que l’on attend d’un tel équipement au regard des objectifs de la Cop 21 :

. Division par 3 de la consommation d’énergie de la plate-forme, à travers notamment une conception basse consommation de la nouvelle aérogare.

. Réduction forte des consommations au sol des avions, grâce aux deux pistes qui permettent de supprimer les roulages inutiles ainsi que les temps d’attente.

. Desserte performante par les transports collectifs (10 à 15% de la clientèle), avec possibilité de l’augmenter fortement à long terme en cas de raccordement au réseau ferroviaire rapide envisagé entre Nantes, Rennes et la Bretagne-sud.

. Recentrage géographique de la plate-forme aéroportuaire dans sa zone de chalandise (Pays de la Loire – Bretagne), réduisant d’autant les déplacements routiers liés à l’usage de l’aéroport.

. Capacité donnée au cœur de l’agglomération nantaise d’accueillir de nombreux habitants sur les espaces libérés des contraintes réglementaires du PEB (environ 6000 logements pourront être créés), au lieu de laisser grossir le flot des migrations journalières périurbaines qui participent lourdement à la consommation d’énergies fossiles et à l’émission de gaz à effet de serre.

  • L’impact de la nouvelle plate forme sur le milieu naturel sera conforme aux engagements nationaux et européens de protection de l’environnement :

. Du fait de l’implantation de l’aéroport en dehors des zones Natura 2000, la protection des espèces naturelles présentes sur le site peut se faire dans un cadre de déplacement sur des zones d’habitat adaptées  ; c’est l’objet des arrêtés préfectoraux à propos desquels le tribunal administratif a rejeté les recours des opposants au projet en juillet 2015
A contrario, le site de Nantes Atlantique contigu à deux zones Natura 2000 (vallée de la Loire et Lac de Grand Lieu) ne pourrait pas évoluer sans mettre en cause la protection de ces espaces et des espèces qu’ils abritent, l’exploitation actuelle avec survol à basse altitude du lac de Grand Lieu étant déjà de nature à poser problème pour la faune aviaire.

. La nouvelle plate-forme, développée sur une emprise de 1239ha, n’entraînera qu’une imperméabilisation limitée à environ 150ha (pistes, aires d’évolution des avions, accès et bâtiments), le reste étant maintenu à l’état d’espaces verts ou intégré au programme de valorisation et compensations environnementales.

. la consommation et l’imperméabilisation d’espaces naturels de la plate-forme aéroportuaire et de ses accès ne sera pas supérieure à celle que générerait l’accueil de 6000 logements en zone périurbaine dans l’hypothèse d’un non transfert de l’aéroport.