Aéroport de Nantes-Atlantique…
…L’Association Contre le Survol de l’Agglomération Nantaise (ACSAN) prend congé
Notre combat pour le déplacement de l’aéroport Nantes-Atlantique !
2003, le Débat Public sur le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes lancé le 15 décembre 2002 est en cours. Des citoyens se regroupent pour contribuer au débat, conscients de l’intérêt de ce projet pour la sécurité et la protection des populations survolées par les aéronefs fréquentant l’aéroport de Nantes-Atlantique, ainsi que pour le développement économique de la métropole nantaise et des régions ouest. L’Association Contre le Survol de l’Agglomération Nantaise (ACSAN) est née.
Depuis cette date, l’ACSAN n’a cessé d’étudier, d’analyser, de produire des contributions ou de communiquer, afin d’appuyer la démarche alors entreprise par l’État, avec le concours des Collectivités Locales, pour aboutir au transfert de l’Aéroport du Grand-Ouest, de Nantes-Atlantique vers le site de Notre-Dame-des-Landes. Elle a ainsi conduit son action directement au travers du domaine médiatique, ou au sein des instances auxquelles elle a été conviée de participer, notamment la Commission Consultative de l’Environnement et la Commission Consultative d’Aide aux Riverains de l’Aéroport de Nantes-Atlantique. Dans le même temps, les effectifs de ses membres et de ses sympathisants ne cessent de s’accroître à plusieurs centaines.
L’ACSAN a accueilli avec une grande satisfaction, la décision de déclaration d’utilité publique de l’opération de transfert de l’aéroport, du 9 février 2008 ainsi que la signature du contrat de concession pour la réalisation de cette opération, le 29 décembre 2010.
Cependant, les opérations illégales des opposants à la construction de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes et l’occupation des terrains aéroportuaires par les « zadistes », ainsi que les atermoiements de l’État pour l’application du droit et des 183 décisions de justice rendues en faveur de la poursuite normale des opérations de transfert de l’aéroport, ont conduit l’ACSAN a développer plus encore ses actions de communications favorables à ces dernières.
Ce fut notamment le cas pour la consultation citoyenne réalisée sous l’égide l’État, avec le contrôle de la Commission Nationale du Débat Public, le 26 juin 2016. Le résultat de cette dernière, sans appel, avec un taux de participation impressionnant, au regard des divers scrutins électoraux ayant eu lieu dans des périodes proches, est apparu, pour l’ACSAN, comme une confirmation populaire de la nécessité du transfert de l’aéroport de Nantes-Atlantique vers le site de Notre-Dame-des-Landes, et donc de la poursuite de la construction de ce dernier.
Ce fut également le cas en 2017, pour les consultations opérées par le Gouvernement de l’époque sous l’intitulé « Mission de médiation relative au projet d’Aéroport du Grand-Ouest », pseudo médiation conduite par deux opposants notoires au transfert.
Un funeste abandon sous la pression de la violence
La décision d’abandon de l’opération, le 17 janvier 2018, par le Premier Ministre, a sidéré les membres de l’ACSAN. Un véritable déni de démocratie, au regard de la déclaration d’utilité publique de l’opération, de la signature d’un contrat de concession, des multiples décisions de justice, du résultat de la consultation citoyenne des habitants de Loire-Atlantique… Et de plus, pour faire droit à des prises illégales du bien public, par l’action violente, par des populations marginales et asociales.
Face à cette situation, un rejet immédiat de la décision d’abandon et de ceux qui l’ont portée, mais aussi des institutions républicaines, est apparue chez nombre de membres de l’ACSAN, amenés à considérer que l’action violente était plus porteuse de résultats que la contribution citoyenne démocratique. L’ACSAN a ainsi vu ses rangs se dégarnir progressivement.
Des engagements non tenus par l’Etat
Dans le même temps, la participation de membres de l’ACSAN, aux instances aéroportuaires ou aux groupes de travail et de concertation mis en place par l’État, pour le réaménagement de l’Aéroport de Nantes-Atlantique, a progressivement fait prendre conscience que :
- les soi-disant mesures de compensation exemplaires pour la prise en compte du préjudice des populations riveraines de Nantes-Atlantique n’étaient qu’un leurre,
- les dispositions destinées à assurer la mise en place de protection des populations riveraines, au regard des nuisances sonores, ne sont pas à la hauteur des enjeux et d’une efficacité douteuse,
- l’administration refuse systématiquement l’accès à des données factuelles permettant aux associations citoyennes d’effectuer une analyse contradictoire, notamment de décisions engageant des fonds publics,
- l’autorité publique met en place de multiples groupes à géométrie variable et hiérarchisée, lui permettant de fractionner la diffusion d’information et fragmenter les consentements,
- les avis des associations sont négligés, voire totalement ignorés
- et, finalement, que ces dernières ne servent en fait que de caution et de faire-valoir à l’administration,
Six ans après la funeste décision du 17 février 2017, que reste-t-il des engagements de l’État pour :
- réaménager l’aéroport de Nantes-Atlantique dans le délai de trois années, sans recours à l’argent public,
- désigner un nouveau concessionnaire porteur du réaménagement,
- mettre en œuvre des dispositions pour la protection des populations,
- assurer développement de l’outil économique que représente l’aéroport pour le Grand-Ouest,
- rétablir le droit sur le sol de Notre-Dame-des-Landes
- …
Pas grand-chose…
L’État semble se contenter de cette situation, qui voit le pourrissement progressif d’une infrastructure majeure pour les régions ouest. Il est vrai que la concession actuelle, dont l’économie ne signifie plus rien depuis l’abandon de la construction de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, constitue une véritable usine à cash pour l’État, au travers de ses dispositions contractuelles.
Face à cette situation, mais aussi :
- au fait que les anciens opposants au transfert de l’aéroport se sont mués aujourd’hui dans la peau de défenseurs des riverains, pour en fait mieux tuer cet outil économique,
- à la retenue, voire au silence de nombre de nos édiles politiques,
- et enfin à la fuite drastique de ses effectifs, et donc de ses moyens,
l’ACSAN a décidé lors de sa dernière assemblée générale extraordinaire, de procéder à la dissolution anticipée de l’association. Elle regrette cette situation de constat d’échec, et espère que d’autres réussiront à relever le défi de faire perdurer un outil aéroportuaire performant pour l’activité économique des régions ouest, dans le respect des populations potentiellement impactées. L’ACSAN demeure convaincue que seul le transfert de cet équipement, dans des zones non-urbanisées, peut constituer une solution économico-écologique durable et d’avenir.
Dominique BOSCHET
Président de l’ACSAN