Mme Royal insulte les électeurs de Loire-Atlantique !
Le sens de l’intervention récente de Mme Royal, qui préconise la démocratie participative sous réserve qu’elle corresponde à ses attentes, peut se résumer ainsi : « Vous avez voté sur les bases d’une consultation validée par le gouvernement dont je fais partie, le résultat n’est pas celui que j’espérais, alors je propose de changer les règles du référendum ».
Elle a indiqué que « la question était mal posée » bien qu’elle soit signataire du décret d’application de la consultation ! Aurait-on usurpé sa signature ?
Elle fait preuve une nouvelle fois de solidarité gouvernementale, de soutien aux élus et d’un remarquable respect de cette forme de démocratie dont elle se revendique. Elle se moque ainsi des électeurs de ce département qui se sont massivement mobilisés le 26 juin.
En conflit ouvert avec le Premier Ministre, et en remettant en cause le résultat d’une consultation organisée par le gouvernement dont elle fait partie, la seule issue cohérente est sa DEMISSION.
Mme Royal en donneuse de leçons !
Elle est effectivement un exemple en matière
de solidarité gouvernementale et de soutien aux élus
de saine gouvernance budgétaire comme dans la région qu’elle a présidée
de respect de la démocratie suite au vote des électeurs de Loire-Atlantique pour le transfert de l’aéroport.
Mais de qui se moque-t-elle ?
Faut-il encore rappeler que le dialogue a été permanent tout au long des longues procédures démocratiques commencées dès 2003 (débat public, enquête publique) qui ont précédé la déclaration d’utilité publique en 2008.
Il s’est prolongé par l’instauration d’une commission de dialogue puis par une commission d’études des propositions des opposants sur le réaménagement de Nantes-Atlantique.
Nul ne peut obliger celles et ceux qui ne veulent pas de ce dialogue, sauf à se plier à leurs idées, à rechercher des solutions acceptables.
Nous sommes face à des minorités extrémistes dont le discours n’a bien souvent plus rien à voir avec le simple transfert d’un aéroport mais avec une vision d’un « autre monde ».
La position de Mme Royal rejoint celle des opposants à ce transfert en laissant croire qu’il est possible de trouver une « bonne » solution alors qu’en fait tout est fait pour retarder le début des travaux en espérant un abandon de ceux-ci.
Il n’est pas tolérable qu’elle reste dans ce gouvernement en contradiction ouverte avec la position du Premier Ministre.
Il n’est pas tolérable qu’une ministre d’un gouvernement qui lance une consultation appelle à ne pas tenir compte de son résultat.
La seule alternative est sa démission.
Comment ne pas soupçonner de bas objectifs politiques pour rallier les soutiens des partisans du non transfert, et notamment des verts, dans une perspective de primaire à gauche, surtout dans un contexte de plus en plus difficile pour F Hollande. C’est déjà la stratégie qu’elle a adoptée lors des primaires de 2011, puisqu’elle affirmait lors d’un débat organisé en octobre par Terra Nova qu’il fallait suspendre la Déclaration d’Utilité Publique pour un projet qu’elle estimait à 17 milliards d’euros, ce qui souligne son excellente connaissance du dossier.
Lettre ouverte à Monsieur le Président de la République
Vous avez souhaité organiser un référendum afin de connaître l’avis des habitants de Loire-Atlantique, directement impactés par les conséquences environnementales et économiques du transfert de l’aéroport de Nantes à Notre Dame des Landes.
Bien que cette consultation pouvait remettre en cause la longue procédure démocratique qui a conduit à la déclaration d’utilité publique en 2008, bien que celle-ci pouvait conduire à l’annulation d’une opération en cours, certes suspendue mais ayant donné lieu à un contrat avec le concessionnaire en 2010, bien qu’elle entrait en contradiction avec les 156 décisions de justice favorables à ce transfert, notre association s’est engagée résolument dans la campagne pour le oui, car la population n’aurait pas compris une autre attitude.
Ce référendum le 26 juin a donné une nette majorité en faveur du oui au transfert puisque plus de 55 % des électeurs ont exprimé leur soutien à celui-ci, avec une bonne participation de plus de 51 %.
Les électeurs ont ainsi donné une légitimité supplémentaire à cette opération et vous ont apporté une caution populaire pour engager enfin les travaux.
Vous vous êtes engagé à respecter le vote des citoyens.
Je ne peux imaginer de nouveaux atermoiements dans cette situation qui mettrait en péril la parole du plus haut responsable de l’État et décrédibiliserait la fonction présidentielle.
Le « pourrissement » d’une telle situation constitue un encouragement pour des minorités extrêmes qui imposent ainsi leur point de vue et remettent en cause les principes mêmes de notre démocratie.
Comme vous le savez, ces minorités regroupent des mécontentements divers qui vont bien au-delà de la question du transfert de l’aéroport et se situent plus généralement sur la mise en place, selon leur expression, « d’un autre monde ».
C’est la raison pour laquelle, j’attends, nous attendons tous un acte significatif qui marque très rapidement le début des travaux sur la zone du futur aéroport.
Respectueusement