La toute récente décision de l’État, d’annuler la procédure en cours de choix d’un nouveau concessionnaire pour Nantes-Atlantique, tient du grotesque et de l’amateurisme. Mais il constitue surtout un échelon supplémentaire dans la marque du profond mépris à l’égard des régions de l’ouest, qu’affiche le, ou plutôt les gouvernements successifs qui se relaient depuis le reniement brutal de la signature de l’État, avec l’arrêt de l’opération de transfert de l’aéroport de Nantes-Atlantique vers le site de Notre-Dame-des-Landes.
La venue du Ministre en charge des transports (pour combien de temps …?), sera certainement une nouvelle occasion d’endormir et bercer d’illusions nos édiles locaux, avec renfort de promesses alléchantes qui ne constitueront que de nouveaux leurres…
Pendant ce temps, les riverains de l’aéroport affectés par ses nuisances, tout comme les usagers, sont les dindons de la farce… Des compensations et des protections totalement dérisoires et inefficaces, au regard des promesses faites en 2018 et un service qui ne cesse de se dégrader.
Pour quelles raisons ce nouveau renoncement ? Un cahier des charges qui serait à revoir ? Mais sur lequel les représentants des associations de défense des intérêts des populations impactées, n’ont pas droit de regard, pour cause de « secret des affaires » ! Les négociations techniques et surtout financières ne regardent pas le citoyen… Circulez, il n’y a rien à voir… vous n’aurez qu’à payer et à supporter les insuffisances de financement pour la protection des riverains soumis aux nuisances aéroportuaires. Plus de la moitié des dossiers de demande de financement pour travaux d’insonorisation, présentés dans les dernières réunions de la Commission d’Attribution des Aides, font état de renoncement, notamment pour insuffisance budgétaire des pétitionnaires !
Mi septembre dernier, le préfet a convoqué le Comité Permanent de la Commission Consultative de L’Environnement de l’aéroport pour une présentation des hypothèses prises pour la mise à jour du PPBE, qui doit intervenir prochainement. Les documents présentés par la DGAC faisaient toujours mention d’un allongement de la piste, d’une nouvelle disposition des seuils de décollage, d’une exploitation avec deux approches par le nord… hypothèses aujourd’hui remises en cause, semble-t-il… De plus, les représentants de la DGAC en charge de l’opération de réaménagement de Nantes-Atlantique indiquaient un choix très proche du nouveau concessionnaire… De qui se moque-t-on ?
L’annulation, le 17 janvier 2018, de l’opération en cours, de transfert de l’aéroport de Nantes-Atlantique vers le site de Notre-Dame-des-Landes, a plongé l’agglomération nantaise, mais aussi le Grand-Ouest, dans une spirale infernale de désillusions, de doutes, de renoncements, de défiance grandissante, à l’égard notamment des institutions républicaines, de découragement… et surtout d’écœurement…
Dominique BOSCHET
Président de l’ACSAN
association loi 1901
membre de la commission consultative de l’environnement de l’aéroport de Nantes Atlantique