ENCORE des études complémentaires Mme Royal ?
C’est la remarque de la journaliste sur France 5 lors de l’interview.
Cet « ENCORE » est très significatif, puisque cela fait plus de 40 ans que le transfert de l’aéroport de Nantes-Atlantique sur le site de Notre Dame des Landes a été préparé et près de 15 ans que sa réalisation fait l’objet d’études, de procédures de concertation, d’enquêtes publiques, de contestations juridiques et de jugements constants en faveur de la poursuite de sa réalisation.
Est-ce trop long ? Sans doute pas pour ce type de grand projet d’aménagement du territoire pour lequel les enjeux techniques, économiques, sociaux et environnementaux sont complexes.
Dans les Grands Débats publics engagés récemment, notamment en matière ferroviaire, tout le monde sait qu’il faudra une vingtaine d’années pour aboutir ; pour Notre Dame des Landes on est dans cette norme, avec une hypothèse de mise en service 20 ans après le Débat de 2002 !
Voir s’il y avait des projets alternatifs ou complémentaires, comme semble le souhaiter la Ministre n’a plus de sens aujourd’hui. Les alternatives proposées ont été étudiées, analysées et pour partie abandonnées par les opposants eux-mêmes.
Il ne peut s’agir d’un réaménagement de l’aéroport actuel, si du moins la Ministre a lu les études produites par ses propres services qui montrent les coûts d’un tel projet, ses effets en matière de trajectoires et nuisances sonores au-dessus de l’agglomération nantaise, et les enjeux environnementaux associés notamment aux zones Natura 2000 voisines. L’ACSAN et les 80.000 habitants de l’agglomération nantaise qui seraient impactés sauraient rappeler devant les tribunaux que le transfert de cette plate-forme a été déclaré d’utilité publique et qu’on ne peut se moquer impunément de ces habitants.
Il ne peut non plus s’agir d’une piste transversale à Nantes-Atlantique, ce projet que les opposants qualifiaient de « facilement réalisable » a été « oublié » par ces derniers devant les contraintes techniques (piste en travers des vents dominants !), environnementales (enjeux des zones Natura 2000 voisines, …), sociales (nouveaux habitants impactés) ou économiques.
Et comment croire que ce pourrait être le choix d’un autre site tiré d’un chapeau, sur lequel on retrouverait, comme à Notre Dame des Landes, les enjeux d’agriculture, de Loi sur l’Eau, de présence d’espèces protégées, d’accessibilité, …
Un nouveau temps de « dialogue, ou de nouvelles études de projets alternatifs n’y changeront rien, le transfert de Nantes Atlantique est prêt à se réaliser, sauf si l’Etat décidait de rompre tous ses engagements, d’oublier les plus de 150 jugements rendus en faveur de l’opération et de se faire dicter sa loi par un ensemble hétéroclite d’activistes s’opposant à l’Etat de droit.
Dominique BOSCHET,
Président de l’ACSAN