L’atelier citoyen, très attentif à la maîtrise des dérapages financiers (sauf pour les solutions qu’il préconise !) affecte à l’aéroport du Grand Ouest des opérations complémentaires dont le coût n’est pas, ou que très peu, lié à la fonction aéroportuaire :
. la ligne Tram-train, dont seulement 20% du trafic est lié à l’aéroport (80% de périurbain) et seulement 30% des coûts d’investissement (la section terminale Treillières-aérogare) ; les charges d’exploitation de ce réseau seraient quasiment équilibrées du fait d’une tarification spécifique pour l’accès à l’aéroport.
. la ligne ferroviaire Nantes-Rennes et son raccordement à l’aéroport, intégré au projet d’aménagement du territoire interrégional des Liaisons Nouvelles Bretagne – Pays de la Loire (un peu plus de 3 milliards d’euros, dont
1 Milliard pour la branche Nantes-Redon), alors que les trafics liés à l’aéroport en amélioreraient fortement les résultats d’exploitation.
. un nouveau franchissement de Loire (476M€ affichés pour un projet inexistant !), sujet sans aucun rapport avec l’aéroport puisque plus de 75% du trafic lié à l’aéroport concerne le nord Loire et que son transfert se traduira par une réduction arithmétique des franchissements de Loire
L’atelier prend en compte dans ses calculs une hypothèse de dépassement des coûts de construction de NDDL de 45%, ce qui est irréaliste puisque le contrat de concession met ces éventuels surcoûts aux risques et périls du concessionnaire, et que celui-ci a eu tout intérêt à maîtriser ces dépenses dans son offre. Il affiche un engagement financier des Collectivités sur le projet de 868M€, alors que cet engagement est contractuellement limité à 115,5M€.
Par ailleurs, il sous-évalue totalement les coûts de rénovation de Nantes Atlantique (175M€), en les limitant aux extensions, sans prendre en compte la rénovation lourde de l’existant (objectifs d’économie d’énergie volontaristes), aussi onéreuse qu’une construction neuve, et les coûts logistiques d’un chantier sous exploitation.
Enfin, l’évocation des « gains des banques » semble purement dogmatique et oublie que toute opération nécessitant des emprunts s’avère onéreuse si on cumule les intérêts sur du long terme ; en l’occurrence ce terme est de 55ans pour NDDL et serait du même ordre s’il fallait financer dans le long terme des évolutions de Nantes-Atlantique !
L’ensemble de ces assertions démontrent clairement que l’atelier citoyen cherche d’une part à sous-évaluer systématiquement les coûts d’une hypothétique évolution de Nantes-Atlantique, et d’autre part à intégrer au financement de l’aéroport de NDDL des opérations qui ne relèvent pas de son économie.
Financement public du transfert aéroport
Subvention d’investissement à la construction de NDDL
. Etat 55M€
. Collectivités 75M€
Total 130M€
Voirie de desserte Etat
. Etat 40,5M€
. Collectivités 40,5M€
Total 81M€ HT
Equipements aéronautiques (tour de contrôle, …) : État 34M€
Il a de plus beaucoup de difficultés à comprendre le cadre économique d’un dossier de concession signé aux risques et périls de l’exploitant, excluant tout financement public d’équilibre à l’exploitation de la concession, ce qui l’a amené à faire des évaluations « prudentes » de ses recettes. L’atelier citoyen oublie par ailleurs que les financeurs publics ont assorti leur subvention d’investissement de 130M€ d’une clause de retour à meilleure fortune qui les fera bénéficier d’un reversement d’une partie des plus que probables excédents d’exploitation (40% la 6ème année, 50% la 11ème et 60% à partir de la 16ème). Le financement public de ce projet est maîtrisé et bien inférieur à celui des plus récentes lignes TGV (pour la LGV Bretagne – Pays de la Loire, d’un coût supérieur à 3 millions d’euros, plus d’un milliard d’euros pour les collectivités, et là, sans espérance de retour à meilleure fortune !)